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Un lien salvateur – dispositifs d'assurage pour la grimpe

Alexandra Schweikart, jeudi, 16. mai 2024

Retenir une grosse chute sans sourciller : cela fait trois générations que les ingénieurs travaillent au développement des dispositifs d’assurage. Grâce à leurs innovations, notre sport est non seulement devenu plus agréable, mais surtout plus sûr.

Le fonctionnement des dispositifs d’assurages est simple, mais génial : il s’agit d’amplifier le frottement de la corde. Le fait d’augmenter le frottement réduit d’autant la force que doit fournir la personne qui assure pour retenir la chute. On peut distinguer quatre types de dispositifs d’assurage.

Mousqueton HMS

La forme d’assurage la plus simple est certainement le demi-nœud d’amarre sur un mousqueton HMS. Les spires formées par la corde autour d’un mousqueton à vis augmentent le frottement. L’avantage principal est de ne nécessiter que très peu de matériel : un mousqueton à vis est suffisant. De nos jours, l’assurage au demi-nœud d’amarre est surtout utilisé dans le domaine alpin pour les voies de plusieurs longueurs faciles, en particulier pour assurer au relais. Lorsque l’assureur profite d’un relais confortable, il est ainsi possible d’assurer aussi bien un premier de cordée qu’un second. Autre avantage, en cas de chute, l’assureur ne fait pas directement partie de la chaîne d’assurage, ce qui lui évite d’être projeté de manière incontrôlable contre la paroi en cas de chute du grimpeur en tête. 
 

Tube/plaquette/huit

La plaquette d’assurage a été développée dans les années 1960 par Fritz Sticht, et a été un des premiers dispositifs d’assurage, posant les principes de base des dispositifs modernes. Dans les années 1980, Bächli a même produit ses propres plaquettes et les a exportées jusqu’aux USA. Ce genre de dispositif est typiquement constitué d’une plaque métallique avec un ou deux trous à travers lesquels coulisse la corde. Le grimpeur accroche la plaquette à son baudrier et passe la corde dans le trou. Le frottement entre la corde et le métal permet d’augmenter la force de freinage. L’assureur a ainsi un plus grand contrôle sur la vitesse de coulissement de la corde pour amortir la chute progressivement.

Tubes assistés

Depuis leur introduction en 2009, les tubes assistés ont rapidement conquis la scène de l’escalade. Ils combinent la simplicité d’utilisation d’un tube conventionnel à une force de freinage supplémentaire. Pour que cela fonctionne, la corde de freinage doit impérativement sortir du dispositif avec un angle adéquat : la main de freinage doit en tout temps être positionnée plus bas que le dispositif. Certains modèles, comme le Click Up de Climbing Technology doivent être utilisés avec un mousqueton spécifique. Un désavantage par rapport au demi-nœud d’amarre et aux tubes classiques est que ces dispositifs bloquent la corde et qu’il devient plus difficile d’assurer de manière dynamique. Pour amortir le choc, l’assureur doit utiliser son corps et accompagner la chute en s’avançant vers l’avant. Ceci nécessite le bon timing.

Semi-automatiques 

Le plus connu est certainement le GriGri de Petzl. Sorti en 1991, il a révolutionné le monde de l’escalade. En cas de chute, le GriGri bloque automatiquement afin de stopper la corde. Une came à l’intérieur pousse la corde contre le boîtier et la coince. Une poignée permet de débloquer le mécanisme de freinage et la vitesse peut bien être régulée lorsqu’on fait descendre quelqu’un. Mais tout comme pour les tubes assistés, il faut accompagner la chute avec son corps pour permettre un assurage dynamique et diminuer le choc subi par le grimpeur. Depuis, les grimpeurs ont développé diverses techniques pour tirer le meilleur du GriGri, comme la méthode « Gaswerk ». Il s’agit d’une manipulation particulière qui permet de donner du mou et de ravaler plus facilement, sans que la main de freinage ne lâche la corde à aucun moment. Le nom de Gaswerk provient d’une salle d’escalade suisse.

  • 1) Mousqueton HMS: La disparition de l’assurage au demi-noeud d’amarre a déjà été annoncée maintes fois, mais cette technique est toujours utilisée. Le fait qu’un seul mousqueton soit suffisant est un avantage considérable.
  • 2) Semi-automatiques: Le «GriGri» de Petzl se rencontre surtout en salle et dans les écoles d’escalade. Ce dispositif d’assurage introduit en 1991 a été à l’origine de la catégorie des semi-automatiques : en cas d’impulsion dans la corde (p. ex. chute du grimpeur), l’appareil maximise les chances de bloquer la corde, même en cas d’erreur d’assurage.
  • 3) Tubes: Les tubes, dérivés des anciennes plaquettes d’assurage, sont essentiellement utilisés pour l’escalade alpine. Ils permettent un assurage dynamique avec des cordes à double ou jumelées. Les derniers développements ont conduit aux tubes assistés qui offrent une force de freinage supplémentaire et un gain de sécurité.

Catégories de dispositifs d’assurage


Erreurs humaines : le principe du trépied

Les dernières statistiques des accidents dans les salles d'escalade allemandes pour l'année 2022 révèlent une tendance inquiétante : dans presque toutes les chutes au sol enregistrées – 19 cas au total – la cause principale était une mauvaise utilisation du dispositif d'assurage. Cette statistique souligne l'importance d'une utilisation correcte des dispositifs d'assurage en escalade. Mais qu’entend-on par une « utilisation correcte » ? On peut l'illustrer par le principe du trépied. Une table qui possède trois pieds est stable – à condition que chaque pied assure parfaitement sa fonction. Le dispositif d'assurage représente le premier pied. Pour qu’il fonctionne parfaitement, il faut y passer la corde correctement, utiliser une corde de diamètre compatible, un mousqueton adapté, le fonctionnement mécanique doit être en parfait état (p. ex. levier de délestage du Grigri) et la liaison au baudrier doit être faite dans les règles de l’art. 

Le deuxième pied représente une utilisation correcte du dispositif. Si l’utilisateur ne sait pas l’utiliser, même le meilleur des dispositifs d'assurage sera inefficace. On peut comparer ça aux freins du vélo : un frein flambant neuf ne sert à rien si l’on n’appuie pas sur le levier de frein. Il est donc crucial de bien connaître l'appareil, y compris la manière correcte de donner et de ravaler la corde, de faire descendre quelqu’un et de gérer les chutes. 

Le troisième pied est le principe de la main de freinage. La main ne doit jamais lâcher la corde et se situer en dessous d’une ligne imaginaire parallèle au sol et située à la hauteur du dispositif. Seul ce positionnement garantit un freinage efficace. Le respect du principe des trois pieds – dispositif d’assurage fonctionnel, utilisation correcte et position de la main de freinage – constitue la base d'une utilisation sûre des dispositifs d'assurage en escalade. 

Suite de mouvements lors de l’assurage dynamique au corps.

Du dynamisme, s’il vous plaît !

Toujours grâce aux statistiques des accidents, nous savons que les blessures dues à une collision avec la paroi sont souvent aggravées par un comportement non idéal de l’assureur. La solution est l’assurage dynamique ! Il s’agit d’une technique qui vise à diminuer la force de choc en cas de chute, pour ménager à la fois le grimpeur et les points d’assurage. Un freinage progressif permet d’optimiser la répartition des forces entre le grimpeur et la corde d’assurage, de rendre la chute plus douce et plus sûre et de réduire le risque de blessure. L’essentiel de cette technique est d’accompagner dynamiquement la chute afin de réduire la force de choc subie par le grimpeur et le matériel. Il y a deux possibilités de mettre en œuvre cette pratique.

Avec l’assurage dynamique au corps, en cas de chute, l’assureur accompagne la corde vers le haut en sautant légèrement  au moment exact où le dispositif d’assurage bloque la corde. L’assurage dynamique au corps nécessite une certaine expérience et s’exerce. Il est essentiel de comprendre les caractéristiques du dispositif d'assurage utilisé et d'adapter la technique. L’assurage dynamique au corps est surtout utilisé avec les tubes assistés et les semi-automatiques qui bloquent la corde d’un coup. 

L’assurage dynamique par la corde consiste à doser la vitesse de blocage de la corde en la laissant un peu coulisser dans le dispositif d’assurage. Si l’assureur garde trop de mou, le risque de chute au sol augmente. Il faut donc trouver le bon équilibre en laissant suffisamment de corde coulisser dans le dispositif d’assurage (tube, huit, mousqueton HMS) pour que l’arrêt de la chute soit progressif, mais pas trop sous peine de devenir dangereux. Pour cette technique, nous recommandons l’utilisation de gants d’assurage.   

Les classiques

    2) SMART 2.0 MAMMUT Tuber supporté, 8,7-10,5 mm (optimal 9,2-10 mm) | > Vers le produit

Les nouveaux (dès juin 2024)

  • 4) PINCH EDELRID Semi-automatique, 8,5–10,5 mm, Poids: 234 g (disponible à partir de juin 2024) 
    Le Pinch est un dispositif d'assurage novateur pour l'escalade sportive, les longues voies et les techniques d'accès sur corde. Il se fixe directement au baudrier et permet de donner facilement du mou. Grâce à son positionnement proche du corps, il est possible de donner 20 à 30 centimètres de corde en plus d’un seul mouvement du bras. Les rainures de freinage frontales réduisent le vrillage de la corde et assurent une manipulation aisée. La fonction anti-panique offre une sécurité supplémentaire, tandis qu'un deuxième niveau de freinage permet une descente contrôlée. Dans les voies de plusieurs longueurs, le Pinch peut être accroché au relais dans quatre directions différentes, ce qui permet une utilisation flexible du levier d'assurage.
  • 5) NEOX PETZL Semi-automatique, 8,5-11 mm, Poids : 230 g (disponible à partir de juin 2024)
    En 2024, Petzl lancera le Neox, un complément au GriGri optimisé pour l'escalade en tête. Le Neox dispose d'une poulie mobile à l'intérieur, ce qui permet de donner de la corde de manière plus fluide lorsqu’on assure un grimpeur en tête. On utilise alors une technique d'assurage « classique », comme pour un tube. En cas de chute, la corde est bloquée par une came, ce qui diminue la force de freinage qui doit être fournie par l'assureur. Le levier de délestage conçu de manière ergonomique permet de doser la descente facilement.

Plus d'informations

  • Le CAS recommande dans les salles d’escalade et les voies d’une seule longueur de n’utiliser que des tubes assistés (p. ex. Ergo, Click-Up, Smart, Jule2 etc.) ou des semi-automatiques (p. ex. GriGri). Ces derniers présentent un avantage de sécurité car ils augmentent massivement les chances de bloquer la corde et d’éviter une chute au sol si la corde de freinage devait s’échapper des mains de l’assureur.
  • Offre de cours Bächli on Tour pour l'escalade sportive et l'escalade alpine

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